l'algerie est présérvé el hamdou li lah.........
Mohamed bedjaoui évoque une question de souverainté
Alger refuse d’accueillir une base militaire américaine
Par : Rafik Benkaci
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Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a affirmé, hier, que l'Algérie ne sera pas intégrée dans le commandement régional Maghreb-Sahel que les États-Unis veulent établir au sud du Sahara pour lutter contre le terrorisme, pas plus qu'elle ne permettra la création de bases militaires US sur son territoire.
“Le territoire algérien n'est pas concerné par le commandement américain projeté. L'Algérie n'a jamais accepté l'installation de bases étrangères sur son sol, (qui seraient) incompatibles avec sa souveraineté et son indépendance”, a-t-il affirmé dans un entretien à la radio Chaîne III. Le secrétaire d'État américain à la Défense, Robert Gates, ayant annoncé, le 6 février dernier, la décision du président George W. Bush de créer un commandement régional chargé de l'Afrique (Africom), afin de prévenir l'implantation de groupes terroristes dans les zones transfrontalières au Sahara et au Maghreb. La mise en place de ce commandement devrait intervenir à l'automne 2008. L'endroit où se situera son quartier général en Afrique n'est pas encore connu. Depuis 2003, la presse fait état régulièrement de la présence d'une base militaire opérationnelle américaine dans la région de Tamanrasset. Mais cette information a été démentie aussi bien par les autorités algériennes que par l'ambassade américaine à Alger.
M. Bedjaoui a, par ailleurs, souligné que l'Algérie “mène avec les États-Unis une coopération féconde, jugée profitable” en matière de lutte contre le terrorisme. Après avoir rappelé que l'Algérie avait “souffert du terrorisme qu'elle avait combattu seule et dans l'indifférence” internationale dans les années 1990, il a souligné qu'Alger appliquait une politique de “solidarité” dans ce domaine avec les pays touchés par le terrorisme.
M. Bedjaoui a ajouté que le projet de création d'un commandement américain au sud du Sahara “est une question propre aux États-Unis”.
“L'Algérie n'acceptera pas l'installation d'une base étrangère sur son sol quel que soit le pays qui le lui demanderait”, a-t-il souligné. En s'exprimant ainsi, le chef de la diplomatie algérienne entend sans doute lever toute équivoque sur la coopération militaire algéro-américaine. Du reste, l'Algérie avait officiellement démenti avoir participé à la conférence de Dakar en y déléguant le chef d'état-major de ses armées, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Elle y était représentée par un officier de l'état-major, selon le démenti du ministère de la Défense nationale.
Les chefs d'état-major des armées du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Maroc, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et de la Tunisie étaient présents à la réunion de Dakar. L'Algérie entend ainsi préserver son autonomie au moment où les Américains, sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, veulent renforcer leur présence en Afrique. La démarche consiste à agiter l'épouvantail terroriste pour rendre incontournable l'envoi d'une aide américaine et hâter ainsi la reconquête économique du continent noir et faire main basse sur ses richesses naturelles. La découverte croissante de gisements pétroliers en Afrique subsaharienne semble aiguiser l'appétit de Washington. Si le refus de l'Algérie de permettre à une armée étrangère, fut-elle la plus puissante de la planète, d'installer une base sur son sol, s'inscrit dans la logique des choses, dans la mesure où il s'agit là d'une position traditionnelle du pays, le rejet de l'Initiative Africom du président Bush semble traduire un changement d'orientation de la politique algérienne à l'égard de Washington dans le domaine militaire. Il faut rappeler que l’Algérie a plaidé pour la mise en place d’une force d’interposition africaine dans le cadre de l’UA.
Alger, qui a déjà participé à des exercices militaires menés par l'armée américaine en Algérie et dans des pays du Sahel, exclut-il désormais toute participation à une initiative militaire américaine qui interviendrait dans un cadre multilatéral ? Le message délivré par le chef de la diplomatie algérienne le laisse penser. Pour rappel, en juin 2005, l'armée américaine avait mené trois exercices de lutte antiterroriste dans quatre pays de la région du Sahel et en Algérie dans le cadre de l'opération “Flintlock 2005”, destinée à empêcher que les zones désertiques de cette région ne deviennent des repaires terroristes. Ces exercices intervenaient dans le cadre de l'initiative antiterroriste trans-Sahara. Le Congrès américain a approuvé un budget de 100 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2007, pour ce programme. Pour de nombreux observateurs, la question est de savoir si les déclarations de Mohamed Bedjaoui constituent un coup d'arrêt au processus de rapprochement entre Alger et Washington ? De nombreux hauts responsables militaires américains se sont rendus en Algérie.
Lors d'une visite à Alger, l'ancien secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, avait même affirmé que les États-Unis souhaitaient accroître leur coopération militaire et antiterroriste avec l'Algérie. De son côté, le chef d'état-major de l'Armée algérienne, le général de corps d'armée Ahmed-Salah Gaïd, avait effectué en avril 2006 une visite officielle aux États-Unis. Lors de la visite la semaine dernière à Alger de la sous-secrétaire d'État américaine pour la diplomatie publique, Karen Hughes, M. Bedjaoui aurait rétorqué à la responsable américaine, qui faisait l'éloge de l'Algérie pour sa grande maîtrise de la lutte contre le terrorisme, que l'Algérie veut du concret et ne peut se contenter uniquement de belles paroles. De nombreux observateurs évoquent le cas du Maroc, un pays qui bénéficie d’une importante coopération et aide militaire US comparativement à l’Algérie où les déclarations de bonnes intentions n’ont pas encore trouvé un début de concrétisation sur le terrain.
Alger “n’est pas responsable” du blocage de l'UMA
Le ministre a également abordé le conflit du Sahara occidental en affirmant que l'Algérie n'est pas responsable du blocage du processus de construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA - Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye).
M. Bedjaoui a également déclaré que le conflit du Sahara occidental n' est pas à l'origine de la paralysie depuis 1994 de cet ensemble régional. “L'Algérie n'est nullement responsable du blocage de l'UMA”, et le conflit du Sahara occidental, opposant depuis 1975 Rabat au Polisario, n'en est pas la cause, a-t-il dit. “On tente de faire accréditer la thèse que c'est le problème du Sahara occidental qui entrave le processus d'édification maghrébine, or nul n'ignore que ce problème existait déjà avant la création de l'UMA en 1989 (...)”, et qu'il avait été convenu lors de la création de cet ensemble régional, de laisser à l'ONU le règlement de la question sahraouie, a ajouté le ministre. M. Bedjaoui a rappelé que l'Algérie était pour une “solution conforme à la légalité internationale et au droit à l'audotermination du peuple sahraoui” du conflit du Sahara occidental.
“Pour un engagement plus déterminé de l'UE”
Mohamed Bedjaoui a également évoqué l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, entré en vigueur en septembre 2005, précisant que la première session du conseil d'association a permis à Alger et Bruxelles de procéder à son évaluation et d'exprimer ses priorités. “Je crois que cela se passe très bien. Un procédé à tous les ajustements nécessaires est en cours de route”, a-t-il affirmé, ajoutant qu'aujourd'hui, “l'accord sur le plan commercial concerne plus de 2 000 produits” ayant trait au démantèlement des barrières douanières.
Le ministre a indiqué que l'Algérie continuera de demander un engagement européen “plus déterminé” pour appuyer la mise à niveau de l'économie algérienne. Après une période de transition de 12 ans au maximum à compter de la date de son entrée en vigueur, l'accord d'association doit ouvrir la voie à l'établissement d'une zone de libre-échange entre l'Algérie et les pays de l'UE, ses principaux partenaires commerciaux. Les droits de douanes et taxes applicables aux importations algériennes provenant de l'UE diminueront progressivement jusqu'à être complètement supprimés.
Concernant la circulation des personnes, M. Bedjaoui a fait état d'une “certaine amélioration”, rappelant que l'octroi de visas relève de la souveraineté d'un État et des accords qui sont conclus entre les parties. Toutefois, le ministre a précisé qu’“à chaque fois que les Algériens sont soumis à des mesures discriminatoires ou même contraignantes, l'Algérie réagit fermement dans le but de préserver la dignité de nos citoyens”. M. Bedjaoui a ajouté que son département continuera à travailler pour “convaincre les Européens à procéder à l'assouplissement des formalités relatives aux visas Schengen ou autres”.
la ou il y a les americain il y a la merde............